mercredi 14 septembre 2011

Consequences will never be the same

Trolleurs de tout poil, attention !

Vous vous estimez peut-être protégés par deux écrans et plusieurs kilomètres de cables, et vous en profitez pour cracher au visage de quelques malheureuses victimes votre mépris profond pour leur existence même, voire leur vanter à quel point il leur serait aisé de faire grimper de quelques points la moyenne mondiale du QI à l'aide d'un geste simple, citoyen, et d'une dose suffisante de barbituriques.

Rien de plus normal après tout, on est sur Internet et c'est comme ça que doit démarrer tout bon débat sur l'efficacité comparée d'un PC et d'un Mac, ou de Vim et Emacs. En général la victime l'a bien cherché (et rend les coups, de toute façon), et il n'y a pas à tortiller : un débat un peu houleux ça permet toujours de décompresser un peu.

Sauf que parfois ça dégénère et on tombe dans de l'acharnement bête et violent. A ce stade ce n'est généralement plus drôle du tout -sauf pour la petite partie méchante et tordue de notre cerveau qui est bien contente d'être bourreau plutôt que victime, et les /b/tards. Les exemples de ce cyber-bullying, comme disent nos cousin d'outre-Atlantique, abondent malheureusement et ciblent le plus souvent des pré-adolescents (de 11 à 16 ans), qui ont souvent dit de la merde au départ mais n'ont certainement pas mérité un retour de bâton aussi violent; dans les cas les plus graves la victime risque même de devenir an hero.

Sean Duffy arriving at court
Sean Duffy, avec la tête de l'emploi
 Et dans l'histoire dont il est question ici et qui se déroule au Royaume-Uni, les choses ont justement dégénéré. L'adolescente Natasha MacBryde s'est suicidée, et un petit plaisantin enculé de fils de pute gamin appelé Sean Duffy (ça ne s'invente) s'est amusé à laisser des commentaires blessants sur une page dédiée à recueillir des messages de ses proches et amis.

Sean n'avait apparemment aucun lien avec la fille, ni aucune raison de lui en vouloir, c'était un simple plaisir sadique, rendu possible par l'anneau de Gygès qu'est le net.

Mais l'anneau de Gygès n'était cette fois pas aussi efficace qu'il le pensait, et la police à pu tracer sa piste, le retrouver, et le juger coupable d'envoi de communication indécente et offensante. Et Sean va faire 5 mois de prison, histoire de lui apprendre la politesse.

La question qu'il reste à se poser n'est pas de savoir si c'était mérité. La question est plutôt : est-ce que jeter aux oubliettes de cette façon l'anonymat sur Internet est une bonne chose ? C'est d'ailleurs la question que se lancent les gouvernements, Facebook, Google, 4chan, et les internautes en général.

Pour les opposants à l'anonymat, pouvoir relier une identité à un contenu permet de se garantir de scénarios de ce type - ainsi que d'empêcher la mise en ligne de contenu illegal, c'est-à-dire copyrighté des images pédophiles, uniquement, bien sûr.
Pour ses partisans, l'anonymat permet un contenu authentique et original, évite la focalisation sur le messager, et permet le respect de la vie privée, de la liberté d'expression et du droit à l'oubli.

La communication avec ou sans masque, à vous de choisir votre camp, mais en attendant que le rêve de Mark Zuckerberg se réalise peut-être souvenez-vous que sur Internet personne ne sait que vous êtes un chien, et surveillez vos enfants.

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