mercredi 23 novembre 2011

Google digitalizing museums

S'il y a bien une chose dot Google ne se cache pas, ce n'est pas la dernière version d'Android (troll facile alors qu'elle vient de sortir). Non, s'il y a quelque chose dont Google ne se cache pas, c'est son ambition. Indexer et organiser l'entièreté de ce qui existe.

S'il vous plaît.
Rien que ça.

Et comme il faut bien commencer quelque part, autant s'occuper d'abord des parties intéressantes. C'est pourquoi après avoir finalisé son indexeur de skyblogs, Google numérise à tour de bras les musées.


Ainsi se poursuit tranquillement le projet Google Art, dédié aux Beaux Arts, et qui vous permet de visiter différents musées en mode Street View, et de contempler des copies numériques haute-définition des oeuvres exposées.

Le seul musée français présent dans la liste est pour l'instant le Château de Versailles (jardin compris, s'il vous plaît), mais gageons que la liste s'étoffera au fur et à mesure. En attendant, vous pourrez profiter à moindre frais de la National Gallery de Londres ou du Museum Of Modern Art de New York. Parfait pour un étudiant en art fauché ou pour occuper intelligemment une après-midi trop morne.

Mais si les peintures vous laissent froid et les statues de marbre (ah ah. ah. ah...) et que les connaissances écrites sont votre seul centre d'intérêt, vous voudrez sans doute jeter un oeil à la numérisation des Manuscrits de la Mer Morte, la plus vieille édition de la Bible connue jusqu'ici.


Après une longue période de restauration, les manuscrits ont récemment été mis en début d'année au musée d'Israel, à Jerusalem. Un million de visiteurs en un an ont pu avoir accès à ces manuscrit. Avec l'aide de Google, le musée à alors réalisé une numérisation haute-définition des parchemins et mis en place un site internet en libre accès, à l'usage des chercheurs, des historiens, des curieux, des religieux, de tout le monde. En trois jours et demi, le million de visiteurs a été dépassé, avec plus de 210 pays différents représenté (dont Iran, Irak ou Syrie).

Concluons par un lieu commun : l'accès à la culture et à l'information rendu possible par les technologie actuelles est sans précédent et nous promet un avenir grandiose. Un accès à la somme de tous les savoirs, total et gratuit. Le rêve de tout philosophe.

Heureusement les Manuscrits de la Mer Morte n'ont pour l'instant fait l'objet d'aucune réclamation par la SACEM. Profitez-en.

Doom 3 Open Source


Ça avait déjà été annoncé par John Carmack à la QuakeCon 2011 : le code source de Doom 3 devait être rendu public cette année, à la suite de la finalisation du nouveau moteur de jeu ID Tech 5 et de la sortie de son jeu vitrine : Rage.

Rage est paru comme prévu en octobre, mais la sortie du code a été retardée, suite à des problèmes de brevet (What else ?). Plus précisément, l'implémentation d'une nouvelle méthode de calcul d'ombre portée redécouverte par Mr Carmack (et qui porte donc désormais le sobriquet de Carmack's reverse, en toute modestie) était en fait déjà breveté par Creative Labs. à l'époque, un deal avait été conclu par manque de temps et Creative Labs s'engageait à ne pas engager de poursuite en échange de quoi une de leur technologies sonore avait été intégrée à Doom 3. Ce deal ne couvrant pas la release publique du code, John Carmack s'est donc mis à réécrire la partie posant problème, de manière à rendre les brevets caducs.

Après quelque semaines d'attente, c'est désormais chose faite et le code à été publié sous license GPL et uploadé sur Github il y a de ça quelques heures, rejoignant ainsi ses prédécesseurs comme Quake 3.

Les ressources graphiques et sonores ne sont bien sûr pas présentes, mais une telle release est suffisamment rare pour ne pas faire la fine bouche.


D'après le README inclus, le code compile aussi bien sur Windows que sur Mac ou Linux. Aucune excuse pour ne pas y jeter un oeil, donc !

lundi 14 novembre 2011

I'm Hot For Teachers


Si l'image vous a fait rire, vous êtes démasqué.

Pour les autres : la (très) charmante (plus tout à fait) jeune fille en train de faire la lecture à ces enfants, dans le cadre du programme national Read Across America, est Sasha Grey, ancienne actrice pornographique qui a récemment mis fin à sa carrière.

Évidemment, une controverse s'en est ensuivie, les parents s'indignant, Sasha se défendant et, très drôle, l'école niant que la séance de lecture ait réellement eu lieu. Finalement, au vu des photographies plutôt accablantes publiées par TMZ, nier l'évidence s'est rapidement avéré impossible et l'actrice a publié une réponse courte à ses détracteurs.
Je suis fière d'avoir participé au programme "Read Across America" à l'école élémentaire d'Emerston à Compton, Californie. J'ai lu "Dog Breath" par Dav Pilkey aux plus adorables  des enfants de 1er et 3ème niveau.

 "Read Across America" est un programme qui a été mis en place pour promouvoir la littérature et instiller aux étudiants d'école élémentaire un amour de la lecture qui durera toute leur vie. Promouvoir l'éducation est un travail qui me tient à coeur. L'analphabêtisme contribue à la pauvreté; encourager les enfants à ouvrir un livre est fondamental.

 Je crois que l'éducation est un droit universel. Je me suis engagée dans ce programme en sachant que les gens auraient leurs propres opinions sur ce que j'ai fait, qui je suis et ce que je représente.
Je suis un acteur. Je suis un artiste. Je suis une fille. Je suis une soeur. Je suis une partenaire. J'ai un passé avec lequel certaines personnes peuvent être en désaccord, mais ça ne définit pas qui je suis.

Je n'abandonnerai pas par peur de cela. Combattre des programmes d'éducation à but non lucratif est un exercice futile, contre-productif et anti-educationnel.

Je ne peux pas remercier assez mes fans et 'Read Across America' pour leur soutien à ma décision. Votre soutien et vos aimables paroles continuent de m'inspirer. Je crois au futur de nos enfants, et je resterai une supporter et participante active des initiatives en faveur de l'éducation.
Quel est votre sentiment ? En ce qui me concerne, j'aurais bien pris la place d'un des enfants (j'aime bien qu'on me lise des histoires).

I think of all the education that I've missed - But then my homework was never quite like this ! - Got it bad, got it bad, got it bad...

mardi 8 novembre 2011

Google Street View moves indoors

Une Google Car qui passe dans votre salon ? C'est peut-être pour bientôt !

Street View InteriorBon, pas exactement. Google a annoncé récemment vouloir étendre son programme de Street View pour l'intérieur de bâtiments, typiquement des commerces, sur la base du volontariat.


Même si l'utilité de cette feature laisse un peu dubitatif (en tout cas pour les commerces; l'application aux musées est juste fantastique), quelques uns ont déjà signé, comme ce magasin de comics à Tustin (Californie), qui espère pour sa part attirer par ce biais les chalands dans sa boutique.

Par rapport aux problème de vie privée, Google explique qu'il floutera tous les visages éventuels, voire ne publiera pas les photos si certaines personnes restent reconnaissables dessus.

Il ne reste plus qu'à voir si ça va faire le buzz, ou le Buzz...

Be prepared, be zombie prepared !


Aux Etats-Unis, le Centre pour le Contrôle et la Prévention des Maladies (abrégé CDC en anglais) a publié il y a quelque temps un post expliquant les préparations nécessaires pour survivre à une attaque de zombies.
Avec un grand sérieux, l'auteur y explique comment préparer son kit de survie, définir des points de ralliement avec sa famille et s'éloigner des grandes villes de manière à rejoindre au plus vite un camp de réfugiés (les instructions sont d'ailleurs valables pour un grand nombre de catastrophes naturelles, ça alors).

La blague aurait pu s'arrêter là, mais le centre de gestion des urgences du comté de Delaware (Ohio) en a décidé autrement. Ou n'a pas compris la blague, c'est selon.

Toujours est-il que s'est tenu cet Halloween sur le campus de la Ohio Wesleyan University un exercice de réaction en situation d'urgence grandeur nature. Et, oui, vous l'aurez deviné, l'exercice concernait une épidémie de zombies.

Le choix de l'attaque de zombies n'est bien sûr qu'un prétexte à un véritable exercice, dans le but avoué d'attirer des participants. On peut dire que l'objectif a été atteint, puisqu'au lieu des 20 volontaires habituels pour ce genre d'évènements ils étaient plus de 225, suintants, bavants et affamés.

Légère entorse aux classiques du film d'horreur cependant, pour rendre l'exercice plus proche d'une réponse à une épidémie conventionnelle : on ne soigne pas un zombie en détruisant son cervau à grands coups de fusil à pompe, on l'emmène sous une douche de décontamination (en évitant bien sûr de se faire dévorer).

Le débriefing donnera les résultats de l'exercice et les points d'amélioration possible pour le comté, mais en attendant plusieurs autres d'agences sont déjà intéressées par l'organisation d'entraînements similaires.

Et comme le fait remarquer un officiel : "Si vous êtes préparé à une invasion de zombies, vous êtes préparé a à peu près n'importe quoi !". Je ne vois pas qui oserait le contredire.


jeudi 27 octobre 2011

Science Fiction/Double Lecture Control Graph Flow

Dans l'optique de vous permettre de combler votre inculture en matière de fantasy et de science-fiction (qui n'est, rappelons-le, que de la fantasy avec des boulons), npr books a organisé un vote sur internet afin de déterminer les livres dans ce genre à lire absolument.

Small Gods
Avec plus de 60 000 votants, le sondage a permis de mettre en exergue 100 ouvrages, dans les styles les plus divers et variés. On notera bien sûr la trilogie fondatrice du genre à sa place hobbituelle, en tête de liste, et en deuxième position la trilogie en cinq volumes de Douglas Adams.


Même si un classement de ce genre et toujours intéressant et peut donner de bonnes idées de lectures, force est de constater qu'il ne se prête pas aisément au choix d'un nouvel ouvrage. C'est pourquoi le site SF Signal l'a mis sous forme de flowchart, avec (évidemment) 100 points de terminaison et quelques 325 points de décision pour vous permettre de choisir simplement votre prochaine lecture.



Pour les plus petits écrans enfin, le graphe a été mis sous forme interactive à cette adresse.

jeudi 20 octobre 2011

Quantum levitation hoverboard

La vidéo-sensation du moment sur YouTube nous vient de chercheurs à l'université de Tel-Aviv (Israël) démontrant, à l'occasion d'un salon de la science, les effets de la lévitation quantique avec un superconducteur et un rail aimanté.


Alors que les gens s'émerveillent des progrès de la science et rêvent des hoverboards de Retour vers le futur ou des trains quantiques qui ne manqueront sans doute pas d'être mis en production par la SNCF très prochainement, rappelons que cet effet physique n'est pas exactement une découverte nouvelle. Son caractère impressionnant en fait même un spectacle de choix dans ce genre de salon à destination du grand public.


La "lévitation quantique" est en réalité une application particulière d'un phénomène physique appelé Effet Meissner-Ochsenfeld, des noms de Walther Meissner et Robert Ochsenfeld, physiciens allemands qui l'observèrent et le mesurèrent expérimentalement pour la première fois... en 1933. Cet effet consiste en l'expulsion d'un champ magnétique faible hors d'un superconducteur lorsqu'il est porté sous sa température critique.

Commençons par les bases : un superconducteur est un matériau présentant une résistance électrique nulle, pour peu qu'on le place au-dessous d'une certaine température critique (qui dépend du matériau). Placé dans un champ magnétique de faible intensité, le superconducteur va voir apparaître des courants électriques à proximité de sa surface. Le nouveau champ magnétique induit par ces courants surfaciques va alors annuler le champ global qui sera "expulsé" en dehors du superconducteur.
Pour ceux qui disposent d'un bagage scientifique, ce phénomène peut vous faire penser à l'absence de champ magnétique dans un conducteur parfait. Sauf que ce n'est pas la même chose, c'est beaucoup plus compliqué, et je vous enjoins à vous renseigner sur les équations de London pour plus de détails.


Que se passe-t-il alors si on augmente l'intensité du champ appliqué au superconducteurs ? Eh bien, tout dépend. Les superconducteurs n'ont pas tous les même propriétés (ce serait trop simple) et on distingue notamment les superconducteurs de type I et de type II.
Dans le cas d'un superconducteurs de type I, au-delà d'une valeur critique de champ magnétique, celui-ci parvient à pénétrer le matériau et la superconductivité de celui-ci disparaît.
Dans le cas d'un super conducteur de type II la même valeur critique existe. Cependant, avant d'atteindre cette valeur, le matériau passe dans un état où le champ magnétique le traverse, mais de manière discrète - c'est-à-dire uniquement en certains points bien précis appelés des "tubes de flux". Ce phénomène est rendu possible par la finesse du superconducteur ainsi que l'existence d'imperfections dans sa structure cristalline.

Que va-t-il alors se passer, Jamie ? Eh bien c'est très simple : le superconducteur est désormais maintenu par les lignes de champ prisonnières à l'intérieur, ce qui lui permet de conserver une position fixe en lévitation, ou même en suspension si on place l'aimant au dessus.

Pour finir, plutôt que la vidéo-buzz originale je vous propose de regarder celle qui suit, des mêmes auteurs mais beaucoup plus complète.


mardi 18 octobre 2011

Take this lollipop...

Le buzz du moment, c'est le site www.takethislollipop.com/ qui vous propose de devenir la star d'un film d'horreur d'un genre nouveau sur le net.
Dans le rôle de la victime, bien sûr...

Le principe est simple : vous donnez la permission au site de se connecter à votre compte Facebook et celui-ci va générer en retour la vidéo d'un stalker en train de consulter vos informations et de les commenter de manière légèrement flippante.


Comme tout bon buzz qui se respecte, on ne sait pas encore qui est à l'origine du site, ou si celui-ci fait partie du lancement d'une campagne de pub virale. En attendant les spéculations vont bon train sur Hacker News.

jeudi 13 octobre 2011

REAL-f : Ninja disguise for the masses

On le savait depuis longtemps, comme il y a "Internet" et "Internet by Orange", il y a "bizarre" et "bizarre japonais". Ou, autrement dit : Japan is superior !

Cette fois la bizarrerie vient de l'entreprise REAL-f, qui propose de fabriquer des masques en relief ou des bustes ultraréalistes à votre effigie. Pour un prix annoncé d'un peu moins de $4.000 le premier masque et $780 pour les copies suivantes, il faut avouer que le résultat est assez bluffant.



La technique (développée par la maison), à base de prise de vues multiples sous différents angles, de remodélisation 3D et d'impression 3D avec une résine particulière n'est en réalité pas franchement nouvelle, puisqu'elle était déjà utilisée par d'autres compagnies comme ThatsMyFace. Cependant, les réalisations de REAL-f apparaissent être de bien meilleure qualité et beaucoup plus réalistes.


Au delà du fun (ou du creepy) de l'affaire, je me demande comment réagirait un système de reconnaissance faciale à ce genre de choses. La biométrie n'est pas encore au bout de ses peines...

Japanese company REAL-f offers extremely realistic 3D models of human faces and heads

Open-source taxes

Les riches ne sont pas tous des salauds.

Parmi les premières fortunes de ce monde, on trouve heureusement des gens intelligents. Ces personnes constatent l'inéquité du système d'impôts auquel ils sont soumis et, au lieu d'être satisfaits de leur taux de taxation nettement inférieur à celui de revenus plus modestes, ils crient à l'injustice avec les 99 autres pour cents.

La manoeuvre n'est bien sûr pas complètement gratuite : en des temps de rigueur économique comme ceux que nous traversons actuellement, les plus aisés sont une cible facile et évidente à l'opprobre de leurs concitoyens. Reconnaître ce genre de problème de soi-même et chercher à le corriger avant qu'un autre ne s'en charge est une belle manière de faire publiquement preuve d'honnêteté et d'éviter ainsi de servir de support à la cristallisation des haines et des jalousies à venir.

Warren Buffett encourage d'autres très riches citoyens à suivre son exemple.
Warren E. Buffet en 2011

C'est sur cette constatation que Warren Buffet, troisième fortune du monde en 2010, estimée alors à 47 milliards de dollars ($47.000.000.000, avec des zéros c'est toujours plus impressionnant), se bat depuis quelques temps pour la mise en place d'un système d'imposition plus équitable et moins favorable aux riches.
Oui, vous avez bien lu, cet homme se bat pour payer plus d'impôts, soutenant les propositions du président Barack Obama de taxer plus les très riches américains.

Dans cette optique, Mr Buffet s'est fendu d'une lettre ouverte [PDF] adressée à Tim Huelskamp, membre du Congrès, dans laquelle il donne publiquement des détails sur ses relevés d'impositions. Il y explique en particulier avoir gagné l'an passé quelques 62,8 millions de dollars, et payé 6,9 millions sur les 39,8 millions imposables (après déductions fiscales), soit un taux d'imposition d'environ 17%. Et comme il le précise ensuite, ce taux est beaucoup plus bas que celui auxquels sont soumis la plupart des américains, y compris sa propre secrétaire ! Il y dénonce au passage quelques collègues milliardaires, et notamment le magnat de la presse Rupert Murdoch qui s'oppose farouchement aux projets de taxations des très haut revenus.




Mr Huelskamp en réponse note cependant que les documents rendus publiques par Mr Buffet ne comprennent pas sa déclaration d'impôts et ajoute :
Il n'y a pas beaucoup d'américains capables de manipuler le code des impôts de la manière dont le fait Mr Buffet. Mais, comme je l'ai déjà dit encore et encore, il n'y a pas besoin pour Mr Buffet d'attendre du Congrès ou du président qu'ils changent le code des impôts. Si Mr Buffet est vraiment concerné par le fait de payer sa "juste part" au gouvernement, il est tout à fait capable d'envoyer des contributions volontaires au président Obama et au reste du gouvernement fédéral Apparemment il n'en a rien fait.
Pour autant que je le comprenne, la différence de point de vue vient ici de la position schizophrénique de Warren Buffet. D'un côté il est un citoyen comme les autres, et payer plus d'impôt n'est pas exactement de nature à l'enchanter. A ce titre il profite autant que possible des nombreux avantages fiscaux auquel le code des impôts américain lui donne droit, ce qui lui permet d'aboutir au taux d'imposition record de 17% évoqué plus haut.

D'un autre côté cependant, Mr Buffet n'est pas stupide et constate l'évidente injustice de cet état des choses, et c'est pourquoi il réclame des changements dans le code des impôts. Alors que Mr Huelskamp lui fait remarquer qu'il peut tout à fait payer plus s'il le souhaite, Warren Buffet demande qu'on l'oblige à payer plus (lui et tous les autres milliardaires au passage, bien sûr), ce que je trouve une position plutôt raisonnable -plus raisonnable en tout cas que de faire des dons volontaires au gouvernement...

Reste à espérer qu'il soit entendu.

fprintf(stdout, "Goodbye, world.");

Dennis Ritchie (aka dmr) est mort aujourd'hui, à l'âge de 70 ans.


Il ne sera sans doute pas aussi célébré que Steve Jobs. Et c'est injuste puisque Dennis Ritchie est l'inventeur du langage C, une révolution bien plus importante pour l'informatique dans son ensemble que des bords arrondis ou un écran tactile.

#include <stdio.h>

int main(void)
{
     fprintf(stdout, "Goodbye, world.\n");
     return 0;
}

mercredi 12 octobre 2011

Occupying Wall Street, feeling the Vibe

A moins d'avoir passé ces dernier mois dans un camp d'internement coupé du reste du monde, vous devez avoir entenu parler du mouvement activiste Occupy Wall Street, issu de la même vaste vague de mouvements contestataires que le Printemps Arabe ou les Indignés d'Espagne, de Grèce ou d'Israël.

Mouvement sans leader et faiblement organisé, il ne revendique aucun objectif précis et constitue plutôt l'expression d'un malaise social face au fossé grandissant entre les puissants de ce monde (et plus particulièrement l'industrie financière) et les autres.


Comme son nom l'indique, il est parti de l'idée d'occuper Wall Street, rue de New York où est située l'une des trois grandes bourses mondiales et symbole, s'il en est, du capitalisme à outrance. Après trois semaines de protestations, plus de 700 arrestations policières et une directive ridicule du maire de Seattle interdisant l'usage de parapluies dans la ville dans l'espoir de disperser des manifestations similaires grâce au mauvais temps, le mouvement ne semble pas encore vouloir faiblir.

Mais foin d'idéaux politique, ce qui fait le sujet de ce post est ici le moyen d'organisation de ce mouvement distribué. Comme les manifestations de cet été dont il se réclame, l'organisation se fait principalement à travers les "nouveaux" (entre guillemets, parce que ça commence à faire quand même un certain temps qu'ils sont nouveaux...) moyens de communications offerts par les médias récents que sont les sms, les applications de messageries et les réseaux sociaux.

Parmi ces derniers, un petit nouveau se démarque des quelques géants déjà bien connus. Mélange entre le réseau social, l'image board et le tableau d'affichage, Vibe est une application mobile pour iOS ou Android qui permet de diffuser et de lire anonymement des fils de messages sélectionné en fonction de la localisation.


Ecrite par Hayem Sayed, consultant new-yorkais de 53 ans, l'application avait comme objectif premier d'offrir une alternative plus efficace à Twitter pour des personnes ayant besoin de communiquer avec d'autres dans leur entourage immédiat - comme lors d'une marche par exemple.

L'application n'ayant au départ aucun objectif politique toutefois, il est bien sûr important de noter qu'aucune couche de sécurité n'est en place : la police peut tout à fait se connecter pour espionner l'organisation de la prochaine mobilisation (ou participer à sa mise en place !). Malgré tout, son concepteur a pleinement accepté le nouveau rôle que son outil s'est vu attribué et apparaît souvent au sein des rassemblement pour projeter les messages émis sur un mur ou un écran.

En quelques semaine Vibe est passée de quelques 1000 utilisateurs à plus de 12 000, et si l'application devrait rester gratuite, Mr Sayed réfléchi à des sources de revenu publicitaires éventuelles. Il a en tout cas décidé de se concentrer à temps plein sur l'écriture d'applications mobiles.

Pads in the craddle

Une brève pour signaler quelques statistiques intéressantes relatives au jeu vidéo et publiées par le NPD Group.

Le nombre d'enfants entre 2 et 5 ans jouant à des jeux vidéos a augmenté de 17% en deux ans et constitue le groupe démographique en plus grande expansion.

Plus généralement, le nombre de jeunes âgés de 2 à 17 ans jouant à des jeux vidéos a augmenté de 12,68% depuis 2009, à mettre en relation avec l'augmentation relative de la population qui n'a été que de 1,54%.

Nintendo sixty foooooour !

Alors que l'industrie s'est plutôt concentrée ces dernières années sur les joueurs et joueuses plus âgés (notamment à travers l'explosion du casual gaming), les joueurs de moins de 18 ans représenteraient toujours quelques 44% des ventes.

Et alors que l'analyste Anita Frazier conclut qu'il s'agit d' "un segment de marché vital pour l'industrie du jeu", je me demande à quoi ressemblent les demeurés de parents qui laissent leurs enfants en bas âge toucher à des jeux vidéos.


M'enfin je dois déjà être un vieux con, c'est sans doute l'idée de me faire fragger par un gamin qui m'angoisse. Et puis, c'est moins cher qu'une nourrice.

mardi 11 octobre 2011

Drugs, Dogs & Clones

C'est un fait largement reconnu : les chiens ont du flair. Et ce flair peut-être utile aux humains. Qu'il s'agisse pour Tintin de suivre la piste de Tchang enlevé par d'odieux malfaiteurs, ou pour des douaniers de passer en revue les bagages des passagers d'un vol à la recherche d'héroïne, rien ne vaut l'odorat d'un chien.


toppies
Le problème reste le prix d'un animal qualifié. Le chien doit d'abord posséder de bonnes prédispositions génétiques et doit en plus suivre un entraînement particulier, long et coûteux, le problème étant qu'il n'est pas possible d'être certain de la compétence d'un animal avant de l'avoir entraîné -et de le voir échouer.

Jusqu'ici les chiens naturellement doués pour la chasse aux explosifs, à la drogue ou au Rastapopoulos sont sélectionné par des méthodes d'élevages, qui consistent grosso-modo à croiser des chiens à bons flairs, en espérant obtenir ainsi des chiens à bons flairs. D'autres paramètres sont bien sûr à prendre en compte et la science de l'élevage ne s'improvise pas, mais les résultats restent malgré tout soumis à un nombre certain d'aléas : la nature aime la diversité et n'hésite pas à venir foutre la merde taquiner les apprentis Mendel et les résultats de ces chiens au tests sont loin d'être garantis.

"Jusqu'ici", parce que depuis 2007 l'Université Nationale de Séoul (en Corée du Sud, je précise pour les ignares du fond) finance un projet visant au clonage de chiens renifleurs, utilisés notamment dans les aéroports pour la recherche de drogue. Conduit notamment par Byeong-Chun Lee, expert en clonage canin, ce projet a conduit à la naissance de sept petits Labradors, surnommés "Toppies" pour "Tomorrow Puppies", et dont le génome est une copie de celui de Chase, chien de sécurité plusieurs fois primé. Le projet est une réussite totale, puisque les sept chiots ont passé avec succès les tests leur octroyant la qualité de sniffeurs de drogues (pun very much intended). Pour comparaison, les taux de réussite à ces tests sont en moyenne de 10% (avec de fortes variations selon les endroits). Au niveau du prix, l'entraînement d'un chien revient à $40.000 (d'où une moyenne de $400.000 par chien effectivement utilisable, toujours pour ceux du fond), alors que le clonage de chaque chiot a coûté environ $100.000. Même en ajoutant les frais d'entraînement, on voit immédiatement l'énorme avantage financier de cette méthode.




Le clonage canin est un domaine encore jeune : les premiers succès ont eu lieu en 2005, en Corée du Sud justement, sous l'égide du professeur Byeong-Chun Lee qui a depuis cloné des douzaines de chiens et une poignée de loups gris, espèce en voie de disparition en Corée. Pour ceux qui se poseraient la question, oui, il a aussi cloné des chiots lumineux. Comme je l'expliquais précédemment, c'est un peu le "Hello, world!" de la génétique.


vendredi 7 octobre 2011

When the levee breaks, wrap it up !

Dans les news insolites, la lutte contre les nondations sévissant actuellement en Thaïlande est organisée avec un grand sérieux par le gouvernement qui procède, en plus du ravitaillement usuel, à un largage héliporté de caisses de... préservatifs.

Comme l'a expiqué un responsable de l'Institut des urgences médicales de Thaïlande :
Les volontaires locaux nous ont dit que les villageois ne savaient pas quoi faire pendant les inondations, donc pour éviter un baby-boom, nous avons ajouté des préservatifs
C'est donc ça qu'on appelle de la realpolitik ?

Sur une note plus sérieuse : ces inondations sont les plus graves que le pays ait connu depuis plusieurs décennies et on déjà entraîné la mort d'au moins 200 personnes.

En plus des caisses de condoms, 10 000 soldats de l'armée régulière ont été déployés comme moyen ultime de contraception.

Une pluie de préservatifs

Google Store name is Chrome Zone

De la même manière que les Apple Store permettent à Apple de faire tester à ses potentiels clients ses produits afin de mieux les convaincre, Google a décidé de suivre cette voie à l'occasion de la sortie du chromebook, un notebook tournant sous ChromeOS, système d'exploitation développé par Google et assez particulier puisque dédié au surf et aux applications web : toute l'interaction avec le système se passe au sein d'un navigateur; idéalement les fichiers sont enregistrés en ligne de manière à être disponibles partout (modulo une connexion internet) et les applications tournent sur des serveurs distants, l'ordinateur n'agissant que comme un terminal.


A Chrome Zone, a pop-up station for using Google Chromebooks, in the Virgin America terminal at San Francisco International Airport.
Une Chrome Zone à l'aéroport international de San Francisco
Contrairement à Apple toutefois, ces boutiques, appelées Chrome Zones, sont à vocation temporaire avant tout et ne doivent servir qu'à présenter et familiariser les utilisateurs avec cette nouvelle façon d'utiliser un ordinateur.

Déployées dans des aéroports ou des hôtels, ces Chrome Zone ne devraient rester disponible qu'aux Etats-Unis pour l'instant.

Au sujet de ChromeOS, les avis sont pour l'instant mitigés parmi les technophiles. D'un autre côté, les avis des technophiles sont aussi mitigés au sujet de l'iPhone, ce sera donc aux utilisateurs lambda de juger par eux-même.

HP Touchpad and Android difficult marriage


Vous en avez sûrement entendu parler, en décidant il y a maintenant quelques mois de se retirer du marché des ordinateurs personnels et des tablettes tactiles, HP en a profité pour brader son Touchpad à $99 au lieu de $399. S'en est suivi une ruée des consommateurs (à laquelle je n'ai malheureusement pas pu participer) avides d'une tablette de qualité à bas prix - ou avides d'une revente facile sur eBay...


Cette tablette fonctionne sous un OS développé par HP et appelé WebOS. De qualité équivalentes aux ténors du milieu, la maintenance de ce système d'exploitation risque cependant fort d'être abandonnée par HP en même temps que ses tablettes, sans compter le nombre plutôt restreints d'applications compatibles disponible.

C'est pourquoi une communauté active de hackers s'emploie à faire tourner une ROM Android (le CyanogenMod est donné grand favori après l'abandon de la Touchdroid Team suite à une sombre histoire de vol de code) sur le Touchpad, avec plus ou moins de succès (aux dernières nouvelles le wifi marchait à peu près correctement).


Sauf que certains clients ayant reçu tardivement la tablette qu'ils avaient commandé (sur ebay par exemple) ont eu la surprise lors de l'allumage de se retrouver face à un système Android fonctionnel !

La thèse de la tablette flashée avec une ROM custom avant d'être revendue par un hacker un peu tête en l'air ne tient pas, puisque la version d'Android sur les tablettes fonctionne beaucoup mieux que les versions de test en cours de développement par les communautés de modeurs. Ceux-ci se sont donc retournés vers HP pour des explications - et du code source.

Android étant un système -en partie- opensource, HP est en effet tenu par la licence de rendre publique le code correspondant. Sauf qu'HP estime lui n'avoir jamais autorisé la vente de son Touchpad sous Android (et les plus attentifs notent que l'entreprise ne dément pas qu'une version fonctionnelle d'Android pour Touchpad existe), et demande aux utilisateurs ayant reçu ce genre de tablettes de se faire connaître, vraisemblablement pour identifier la ou les personnes à l'origine de la fuite.

Bref... des communautés open-source, une grosse boîte privée, du drama, je vous conseille d'ajouter du pop-corn en attendant la suite du feuilleton.

samedi 1 octobre 2011

Nuts and bolts of quantum computing

Un ordinateur quantique !
Alors que les limites physiques au nombre de semi-conducteurs par centimètre carré qu'il est possible de placer sur une carte de silicium s'approche inexorablement, les scientifiques explorent de nouvelles voies pour les algorithmes de demain. Parmi celles-ci la plus médiatisée est sans nulle doute celle de l'ordinateur quantique.


L'informatique quantique utilise des propriétés (très) particulières de la matière (/des particules/des ondes/de l'énergie, rayez les mentions inutiles) prise à l'échelle microscopique.

Et généralement les connaissances sur ce domaine s'arrêtent là, à moins de s'y intéresser particulièrement. Éventuellement  des vagues souvenirs de chats allemands morts-vivants, de qubits (ou comment faire mourir de rire une classe de collégiens sans efforts) ou d'indéterminations s'entrecroisent, plus quelques gros titres, tels que : "Une fois que c'est au point, RSA c'est fini et il faut réinventer toute la crypto !" ou autres remarques du même acabit.


Michael Nielsen, en 2011
En attendant que le domaine soit au point, justement (au dernières nouvelles des scientifiques avaient réussi à factoriser 16 en 3 secondes à peine mais l'étape suivante, 17, semblait les retenir), il peut donc être bon de s'informer plus précisément sur les outils, les promesses et les résultats de cette matière encore naissante et déjà fascinante. Et à cet effet, le docteur en physique Michael Nielsen, pionnier de l'informatique quantique et co-auteur d'une référence en la matière, mais aussi fervent défenseur de l'Open Science (de la recherche scientifique conduite par l'esprit de partage et d'ouverture du logiciel libre) vient de publier sur YouTube et son blog une série d'une vingtaine de courtes vidéos (de 5 à 15 minutes chacune) pouvant faire office de cours d'introduction à l'informatique quantique.



Inspiré dans son approche par les cours de la Kahn Academy, dont j'ai déjà eu l'occasion de vous parler, Michael Nielsen précise que ses vidéos concernent la théorie de l'information quantique, pas l'implémentation physique, et qu'elles donnent un aperçu des rouages de cette théorie, pas une vue d'ensemble ni ce qu'il est possible d'en faire.

Un bon cours pour bien démarrer le sujet, il ne reste plus qu'à s'y mettre !

vendredi 23 septembre 2011

Warco : First Person Shooter Shooter


Warco est un jeu de shoot à la première personne, dans un univers de guerre moderne prenant place dans des zones du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord.

So... what's new there ?

Eh bien vous n'avez pas le droit de tirer le moindre coup de feu, pour la smple et bonne raison que vous ne portez pas une arme -conventionnelle. Vous jouez le rôle de Jesse DeMarco, correspondant de guerre, et vous portez une caméra de poing.


Développé depuis 4 mois par le studio Defiant Development, l'idée originale de ce projet émane de Tony Maniaty, un journaliste australien qui s'est lui-même retrouvé dans la situation de correspondant de guerre au Timor Oriental et dans les anciens pays du bloc soviétique d'Europe de l'Est, et du cinéaste Robert Connolly, auteur du film Balibo, un thriller politique autour de la mort de journalistes australiens pendant les conflits au Timor Oriental en 1975 (entre les indépendantistes et le régime indonésien qui avait alors la mainmise sur toute l'île de Timor).

Avec Tony prodiguant des conseils de terrain et Robert apportant sa vision cinématographique, Morgan Jaffit (directeur du développement chez Defiant Dev) s'enthousiasme devant Ars Technica : "Ça ouvre une nouvelle perspective sur un thème familier, qui nous permet d'utiliser les outils et les techniques des autres FPS pour construire une narration et une expérience de jeu d'un type complètement différent."

Le but est donc d'utiliser le FPS et ses mécanismes bien rodés comme prétexte pour un jeu politique et intelligent.

L'idée est certainement intéressante, reste à voir si elle peut faire un bon jeu, car plusieurs problèmes viennent immédiatement en tête (quel mécanisme pour les scores ? Est-ce que la répétitivité pourra être évitée ? etc.). Cela dit, je vais préférer pêcher par excès d'optimisme et me réjouir de ce jeu qui risque d'apporter une bouffée d'air frais salutaire à un genre vu et revu.

Les développeurs sont en ce moment à la recherche d'un éditeur qui accepterait de produire leur jeu. Mais, comme ils le font remarquer, c'est plutôt difficile de proposer à un éditeur un FPS sans le "Shoot".

mercredi 21 septembre 2011

Visual Planet's touch

Avant de commencer, une petite vidéo :

 

Pas impressionné ? Et bien vous devriez pourtant l'être, puisque l'écran sur la vidéo est un banal écran LCD, absolument pas sensitif.
Comment alors l'utilisateur arrive-t-il à déplacer les images affichées dessus au toucher ? C'est le résultat de l'application du film touchfoil de Visual Planet, une entreprise basée à Cambridge.

Ce film transparent, de quelques millimètre de large tout de même, et constitué de nanofils conducteurs qui tissent à l'intérieur un réseau de condensateurs que la proximité d'un élément conducteur (le plus souvent, un doigt) va faire varier.Le bon point c'est que ce film peut être produit simplement pour des grandes tailles (jusqu'à 60 pouces pour du multi-touch, 167 pouces pour du single-touch), appliqué sur n'importe quelle surface plane non-conductrice et fonctionne sans problème à l'extérieur, derrière des gants, à travers une vitre...

L'existence d'un SDK (C et C++ seulement pour l'instant) permet alors de laisser libre cours à son imagination.

Soyons franc, le seul problème que risque de poser ce magnifique film, c'est son prix, que je n'ai pu trouver indiqué nulle part et qui est apparemment régulièrement réajusté. Cela dit, ce produit reste sans nul doute la solution la moins coûteuse et la plus simple pour un affichage sensitif de grande taille.




mardi 20 septembre 2011

There is security, and security by Sony

Si vous n'avez pas passez ces derniers mois dans une grotte, vous avez dû entendre parler des multiples affaires de piratage dont a été victime l'entreprise de matériel et logiciels informatique Sony.

Cet été, en effet, le hack des infrastructures de Sony est devenu une sorte de sport international, initié par l'infiltration du PlayStation Network (réseau utilisé pour le jeu en ligne sur PS3) et les attaques du collectif de pirates Lulzsec, avant de dégénérer en joyeux bordel, les attaques se succédant à une cadence folle, motivées notamment par les pratiques de Sony en matière de DRM, souvent considérée comme un manque de respect vis à vis de ses clients (voir à ce sujet l'affaire Geohot par exemple)

Durement touchée, l'entreprise a été sévèrement blâmée pour son manque de sérieux et de réactivité en matière de sécurité et de protection des données de ses clients (puisque de nombreux mots de passe et numéro de cartes de crédit ont été exfiltrés). Après bien des rebonds, la mise en place d'une nouvelle équipe de sécurité (la précédente ayant été fortement amputée quelques temps avant les premier hack) et une quintuple nomination et la remise d'un Pwnie Award pour "The Most Epic FAIL" lors de la conférence BlackHat à Las Vegas, les dirigeants ont fait amende honorable et on promis d'arranger les choses et de prêter plus d'attention à la sécurité de leurs installations.

Et c'est clairement ce qu'ils viennent de faire.

Section 15 des conditions d'utilisation de Sony

Sony vient en effet d'ajouter silencieusement un paragraphe au milieu de ses conditions d'utilisation du PSN, sobrement intitulé "Section 15".

Ce nouvel amendement stipule que l'utilisateur "ne devra pas participer à une action judiciaire collective contre Sony", et que toute poursuite éventuelle devra être faite "sur une base individuelle".

Contactés par le New-York Times à propos de l'ajout de cette nouvelle règle, Sony a répondu par le truchement d'un porte-parole que cette dernière était "conçue pour bénéficier à la fois au consommateur et à l'entreprise en s'assurant d'un temps et de procédures adéquates pour résoudre les différents.".

Et voilà ! Comment éviter tous les problèmes liés à la sécurité des informations de ses clients ? En les empêchant simplement de vous poursuivre en justice.
Tout simplement brillant.

PETA porn site coming soon !

Vous connaissez sans doute - au moins de nom - l'association People for the Ethical Treatment of Animals, ou PETA en abrégée. Cette association qui s'est donné pour but d'abolir toute souffrance animale s'est en effet rendue célèbre par ses opérations coup de poing, comme des arrosages de peinture rouge de personnalités portant de la fourrure, et ses campagnes de sensibilisation provocantes, qui lui ont d'ailleurs valu l'inimité d'un certain nombre d'organisations féministes.




Ces joyeux allumés (oui, je trouve qu'essayer de convaincre les gens d'abandonner la consommation de viande ou de poisson au nom de l'égalité avec les animaux est loufoque au mieux, stupide et dangereuse au pire) viennent donc de trouver un nouveau moyen de faire parler d'eux.







Alors que les noms de domaines en .xxx viennent d'être lancés par l'ICANN pour le référencement de contenus pornographiques - et provoquent un tollé, de la part des responsables de sites pornographiques qui ne veulent pas être trop facilement filtrés, et de la part des autres administrateurs qui vont devoir réserver de nouveaux noms de domaines s'il veulent éviter l'apparition de sites porno au nom de leur marque - la plupart des entreprises et ONG s'empressent de racheter les noms de domaines qui leur sont apparentés. peta.xxx a bien entendu fait parti du lot, sauf qu'eux se sont dit qu'ils allaient effectivement l'utiliser. Et c'est ainsi que des portes-paroles viennent d'annoncer le lancement à venir d'un site "mêlant du contenu pornographique et des images de maltraitance animales".

Apparemment personne de chez eux ne s'est posé la question de savoir si le mélange ne risquait pas d'entraîner quelques déviances. En attendant les amateurs d'animals snuff movies savent où aller.

jeudi 15 septembre 2011

Super Smash Land

Un billet un peu bref pour vous parler du jeu Super Smash Land, un fan-game conçu et réalisé par  Dan Fornace. Dan est étudiant à la Drexel University (Philadelphie) et se concentre sur le Game Design, la modélisation 3D, l'animation, etc.

Ce projet lui a pris quelques années, et le jeu est maintenant disponible en téléchargement ici. C'est un exe, mais pour Mac et Linux, ça devrait fonctionner avec Wine (mais je n'ai pas testé).

Il s'agit donc d'un hommage à Nintendo reprenant le concept de Super Smash Brothers avec une esthétique Game Boy délicieusement rétro.


Quatre personnages sont jouables (Mario, Kirby, Link et Pikachu) plus deux à débloquer (dont Megaman; oui ce n'est pas un personnage Nintendo, mais osef). Et grâce à l'attention que lui a apporté son projet, Dan est maintenant game designer pour Microsoft Games.

Smashland Screenshot 1

Une belle histoire qui finit bien, c'est toujours agréable, non ? Bon jeu !

mercredi 14 septembre 2011

The dark side of smartphone manufacturing

Apple vient de bannir une application de son AppStore, un jeu sobrement baptisée Phone Story, réalisé par La Molleindustra, un studio indépendant italien dont l'objectif affiché est "d'étudier le potentiel de persuasion [du jeu vidéo] en bouleversant les clichés des jeux mainstream". Rien que ça.
Les titres de leurs jeux parlent en fait d'eux-même :
  • Orgasm Simulator - simulate rhymes with love
  • Operation : Pedopriest
  • Oiligarchy - the slickest business game
  • Faith Fighter - religious hate has never been so much fun

Le dernier né, retiré par Apple à peine trois heures après son apparition sur l'AppStore, n'est pas en reste puisqu'il propose de passer du côté obscur de la fabrication d'un smartphone, dans un voyage en quatre étapes, guidé par un narrateur cynique (suivez le lien précédent pour une vidéo, de qualité un peu faible toutefois).

En premier lieu vient l'extraction de minerai en Afrique, durant laquelle il faut surveiller une dizaine d'enfants-mineurs (no pun intended) à l'aide de deux militaires, en mettant en joue les plus lents des travailleurs pour leur faire accélérer la cadence.

La seconde phase, largement basée sur l'actualité de la ville-usine chinoise Foxconn, consiste à rattraper et sauver des ouvriers qui essaient de se suicider afin qu'ils puissent retourner au travail.

La troisième étape est celle de la vente, et dans la peau d'un vendeur Apple vous allez devoir lancer des iPhones aux clients chargeant vers le magasin. Et le narrateur poursuit sa description, imperturbable.


"Alors vous avez acheté ce téléphone. Il était nouveau et sexy. Vous l'aviez attendu des mois. Aucune trace de son passé dérangeant n'était visible. En aviez-vous réellement besoin ? Evidemment ! Nous avons investi beaucoup d'argent pour instiller ce désir en vous. Vous recherchiez quelque chose qui pourrait signaler votre statut, votre style de vie dynamique, votre personnalité unique. Comme tout le monde"
Enfin arrive le dernier niveau et la gestion des déchets générés par l'obsolescence plannifiée de l'appareil.

Provocateur et insolent, le jeu a été retiré par Apple au nom du non-respect des directives de l'AppStore, et notamment les section faisant référence à l'interdiction d'un contenu "cru ou répréhensible" ou contenant "des commentaires offensants ou mesquins". Et je trouve cela vraiment dommage, car tant l'expérience sur l'utilisation du jeu vidéo comme média pour un message engagé que celle sur l'utilisation d'une forme provoquante et subversive promettaient d'être enrichissantes.

Il ne me reste plus qu'un seul espoir pour le tester : l'annonce d'une version Android !

Consequences will never be the same

Trolleurs de tout poil, attention !

Vous vous estimez peut-être protégés par deux écrans et plusieurs kilomètres de cables, et vous en profitez pour cracher au visage de quelques malheureuses victimes votre mépris profond pour leur existence même, voire leur vanter à quel point il leur serait aisé de faire grimper de quelques points la moyenne mondiale du QI à l'aide d'un geste simple, citoyen, et d'une dose suffisante de barbituriques.

Rien de plus normal après tout, on est sur Internet et c'est comme ça que doit démarrer tout bon débat sur l'efficacité comparée d'un PC et d'un Mac, ou de Vim et Emacs. En général la victime l'a bien cherché (et rend les coups, de toute façon), et il n'y a pas à tortiller : un débat un peu houleux ça permet toujours de décompresser un peu.

Sauf que parfois ça dégénère et on tombe dans de l'acharnement bête et violent. A ce stade ce n'est généralement plus drôle du tout -sauf pour la petite partie méchante et tordue de notre cerveau qui est bien contente d'être bourreau plutôt que victime, et les /b/tards. Les exemples de ce cyber-bullying, comme disent nos cousin d'outre-Atlantique, abondent malheureusement et ciblent le plus souvent des pré-adolescents (de 11 à 16 ans), qui ont souvent dit de la merde au départ mais n'ont certainement pas mérité un retour de bâton aussi violent; dans les cas les plus graves la victime risque même de devenir an hero.

Sean Duffy arriving at court
Sean Duffy, avec la tête de l'emploi
 Et dans l'histoire dont il est question ici et qui se déroule au Royaume-Uni, les choses ont justement dégénéré. L'adolescente Natasha MacBryde s'est suicidée, et un petit plaisantin enculé de fils de pute gamin appelé Sean Duffy (ça ne s'invente) s'est amusé à laisser des commentaires blessants sur une page dédiée à recueillir des messages de ses proches et amis.

Sean n'avait apparemment aucun lien avec la fille, ni aucune raison de lui en vouloir, c'était un simple plaisir sadique, rendu possible par l'anneau de Gygès qu'est le net.

Mais l'anneau de Gygès n'était cette fois pas aussi efficace qu'il le pensait, et la police à pu tracer sa piste, le retrouver, et le juger coupable d'envoi de communication indécente et offensante. Et Sean va faire 5 mois de prison, histoire de lui apprendre la politesse.

La question qu'il reste à se poser n'est pas de savoir si c'était mérité. La question est plutôt : est-ce que jeter aux oubliettes de cette façon l'anonymat sur Internet est une bonne chose ? C'est d'ailleurs la question que se lancent les gouvernements, Facebook, Google, 4chan, et les internautes en général.

Pour les opposants à l'anonymat, pouvoir relier une identité à un contenu permet de se garantir de scénarios de ce type - ainsi que d'empêcher la mise en ligne de contenu illegal, c'est-à-dire copyrighté des images pédophiles, uniquement, bien sûr.
Pour ses partisans, l'anonymat permet un contenu authentique et original, évite la focalisation sur le messager, et permet le respect de la vie privée, de la liberté d'expression et du droit à l'oubli.

La communication avec ou sans masque, à vous de choisir votre camp, mais en attendant que le rêve de Mark Zuckerberg se réalise peut-être souvenez-vous que sur Internet personne ne sait que vous êtes un chien, et surveillez vos enfants.

mardi 13 septembre 2011

Glow cat iz curing HIV, brb

Non, ce n'est pas un chaton japonais, irradié ou maltraité au stabilo pour une émission culturelle quelconque. Ces chatons brillants sont le résultat d'un expérience génétique menée par Éric Poeschla, virologiste moléculaire à la fameuse clinique Mayo tant vantée par Obama comme le modèle à suivre en matière de soins derniers cris.

Faire briller d'une lumière glauque un sujet d'expérience est un peu le "Hello, world!" du généticien face à une nouvelle espèce animale : un passage quasi-obligé, qui présente notamment l'avantage d'un résultat sans ambiguïté. Et c'est bien ce qui était cherché ici.

Si vous avez lu jusqu'ici avec attention, vous aurez peut-être noté avec étonnement la profession du docteur Poeschla : "Pourquoi diantre un virologiste moléculaire s'amuse-t-il à fabriquer des chatons phosphorescent ?" devez-vous alors vous demander. Eh bien il cherche un moyen de combattre le SIDA.

Les chats sont en effet sujet à leur propre version du virus d'immunodéficience, le VIF (pour Féline), qui est connu pour être remarquablement similaire au VIH, mais malgré tout intransmissible à l'homme. L'étude du VIF promet donc des pistes intéressantes pour celle du VIH.

En particulier, des études on suggéré une protéine (répondant au doux nom de TRIMCype) présente notamment chez les primates qui bloquerait l'infection du VIF chez l'homme ou les singes. Et pour le vérifier, une expérience génétique permettant à des chats de synthétiser cette protéine semble aller d'elle-même. Il reste malgré tout un problème : la manipulation génétique des chats n'est pas exactement quelque chose de très répandu, encore moins maîtrisé. Comment vérifier que le seul moyen connu qui puisse fonctionner, à savoir le transfert de noyau de cellules somatiques, utilisé auparavant pour la brebis Dolly, est effectif avec les chats ?

Et voilà comment trois petits chatons brillants on vu le jour dans un laboratoire de la clinique Mayo, preuve vivante que le clonage thérapeutique fonctionne pour les chats - et fonctionne même plutôt bien, puisqu'il s'agit d'un taux de réussite de 27% (3 chatons vivants sur 11 embryons au départ), à comparer aux 3% habituels pour cette technique.

Bien entendu, les chercheurs ne se sont pas arrêtés en si bon chemin, et ils ont ensuite pu vérifier que l'implantation des gènes de la TRIMCype rendait effectivement les chats au moins partiellement résistants au VIF (article disponible derrière un paywall, ici)

L'avancée est donc double, et en plus de participer à une meilleure compréhension du virus provoquant le SIDA les chats sont promus à un brillant avenir de souris de laboratoire; que ce soit pour l'étude du VIF/VIH ou d'autres questions irrésolues sur le fonctionnement du cortex visuel (qui est apparemment plus proche de celui des humains que ne l'est celui des souris).

Mais surtout, surtout... une fois que les scientifiques en auront fini, on pourra espérer des chats phosphorescents de compagnie ! ♥ Awwwww ♥ Trop choupi !