mardi 13 septembre 2011

Glow cat iz curing HIV, brb

Non, ce n'est pas un chaton japonais, irradié ou maltraité au stabilo pour une émission culturelle quelconque. Ces chatons brillants sont le résultat d'un expérience génétique menée par Éric Poeschla, virologiste moléculaire à la fameuse clinique Mayo tant vantée par Obama comme le modèle à suivre en matière de soins derniers cris.

Faire briller d'une lumière glauque un sujet d'expérience est un peu le "Hello, world!" du généticien face à une nouvelle espèce animale : un passage quasi-obligé, qui présente notamment l'avantage d'un résultat sans ambiguïté. Et c'est bien ce qui était cherché ici.

Si vous avez lu jusqu'ici avec attention, vous aurez peut-être noté avec étonnement la profession du docteur Poeschla : "Pourquoi diantre un virologiste moléculaire s'amuse-t-il à fabriquer des chatons phosphorescent ?" devez-vous alors vous demander. Eh bien il cherche un moyen de combattre le SIDA.

Les chats sont en effet sujet à leur propre version du virus d'immunodéficience, le VIF (pour Féline), qui est connu pour être remarquablement similaire au VIH, mais malgré tout intransmissible à l'homme. L'étude du VIF promet donc des pistes intéressantes pour celle du VIH.

En particulier, des études on suggéré une protéine (répondant au doux nom de TRIMCype) présente notamment chez les primates qui bloquerait l'infection du VIF chez l'homme ou les singes. Et pour le vérifier, une expérience génétique permettant à des chats de synthétiser cette protéine semble aller d'elle-même. Il reste malgré tout un problème : la manipulation génétique des chats n'est pas exactement quelque chose de très répandu, encore moins maîtrisé. Comment vérifier que le seul moyen connu qui puisse fonctionner, à savoir le transfert de noyau de cellules somatiques, utilisé auparavant pour la brebis Dolly, est effectif avec les chats ?

Et voilà comment trois petits chatons brillants on vu le jour dans un laboratoire de la clinique Mayo, preuve vivante que le clonage thérapeutique fonctionne pour les chats - et fonctionne même plutôt bien, puisqu'il s'agit d'un taux de réussite de 27% (3 chatons vivants sur 11 embryons au départ), à comparer aux 3% habituels pour cette technique.

Bien entendu, les chercheurs ne se sont pas arrêtés en si bon chemin, et ils ont ensuite pu vérifier que l'implantation des gènes de la TRIMCype rendait effectivement les chats au moins partiellement résistants au VIF (article disponible derrière un paywall, ici)

L'avancée est donc double, et en plus de participer à une meilleure compréhension du virus provoquant le SIDA les chats sont promus à un brillant avenir de souris de laboratoire; que ce soit pour l'étude du VIF/VIH ou d'autres questions irrésolues sur le fonctionnement du cortex visuel (qui est apparemment plus proche de celui des humains que ne l'est celui des souris).

Mais surtout, surtout... une fois que les scientifiques en auront fini, on pourra espérer des chats phosphorescents de compagnie ! ♥ Awwwww ♥ Trop choupi !


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