mardi 11 octobre 2011

Drugs, Dogs & Clones

C'est un fait largement reconnu : les chiens ont du flair. Et ce flair peut-être utile aux humains. Qu'il s'agisse pour Tintin de suivre la piste de Tchang enlevé par d'odieux malfaiteurs, ou pour des douaniers de passer en revue les bagages des passagers d'un vol à la recherche d'héroïne, rien ne vaut l'odorat d'un chien.


toppies
Le problème reste le prix d'un animal qualifié. Le chien doit d'abord posséder de bonnes prédispositions génétiques et doit en plus suivre un entraînement particulier, long et coûteux, le problème étant qu'il n'est pas possible d'être certain de la compétence d'un animal avant de l'avoir entraîné -et de le voir échouer.

Jusqu'ici les chiens naturellement doués pour la chasse aux explosifs, à la drogue ou au Rastapopoulos sont sélectionné par des méthodes d'élevages, qui consistent grosso-modo à croiser des chiens à bons flairs, en espérant obtenir ainsi des chiens à bons flairs. D'autres paramètres sont bien sûr à prendre en compte et la science de l'élevage ne s'improvise pas, mais les résultats restent malgré tout soumis à un nombre certain d'aléas : la nature aime la diversité et n'hésite pas à venir foutre la merde taquiner les apprentis Mendel et les résultats de ces chiens au tests sont loin d'être garantis.

"Jusqu'ici", parce que depuis 2007 l'Université Nationale de Séoul (en Corée du Sud, je précise pour les ignares du fond) finance un projet visant au clonage de chiens renifleurs, utilisés notamment dans les aéroports pour la recherche de drogue. Conduit notamment par Byeong-Chun Lee, expert en clonage canin, ce projet a conduit à la naissance de sept petits Labradors, surnommés "Toppies" pour "Tomorrow Puppies", et dont le génome est une copie de celui de Chase, chien de sécurité plusieurs fois primé. Le projet est une réussite totale, puisque les sept chiots ont passé avec succès les tests leur octroyant la qualité de sniffeurs de drogues (pun very much intended). Pour comparaison, les taux de réussite à ces tests sont en moyenne de 10% (avec de fortes variations selon les endroits). Au niveau du prix, l'entraînement d'un chien revient à $40.000 (d'où une moyenne de $400.000 par chien effectivement utilisable, toujours pour ceux du fond), alors que le clonage de chaque chiot a coûté environ $100.000. Même en ajoutant les frais d'entraînement, on voit immédiatement l'énorme avantage financier de cette méthode.




Le clonage canin est un domaine encore jeune : les premiers succès ont eu lieu en 2005, en Corée du Sud justement, sous l'égide du professeur Byeong-Chun Lee qui a depuis cloné des douzaines de chiens et une poignée de loups gris, espèce en voie de disparition en Corée. Pour ceux qui se poseraient la question, oui, il a aussi cloné des chiots lumineux. Comme je l'expliquais précédemment, c'est un peu le "Hello, world!" de la génétique.


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