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mardi 8 novembre 2011

Be prepared, be zombie prepared !


Aux Etats-Unis, le Centre pour le Contrôle et la Prévention des Maladies (abrégé CDC en anglais) a publié il y a quelque temps un post expliquant les préparations nécessaires pour survivre à une attaque de zombies.
Avec un grand sérieux, l'auteur y explique comment préparer son kit de survie, définir des points de ralliement avec sa famille et s'éloigner des grandes villes de manière à rejoindre au plus vite un camp de réfugiés (les instructions sont d'ailleurs valables pour un grand nombre de catastrophes naturelles, ça alors).

La blague aurait pu s'arrêter là, mais le centre de gestion des urgences du comté de Delaware (Ohio) en a décidé autrement. Ou n'a pas compris la blague, c'est selon.

Toujours est-il que s'est tenu cet Halloween sur le campus de la Ohio Wesleyan University un exercice de réaction en situation d'urgence grandeur nature. Et, oui, vous l'aurez deviné, l'exercice concernait une épidémie de zombies.

Le choix de l'attaque de zombies n'est bien sûr qu'un prétexte à un véritable exercice, dans le but avoué d'attirer des participants. On peut dire que l'objectif a été atteint, puisqu'au lieu des 20 volontaires habituels pour ce genre d'évènements ils étaient plus de 225, suintants, bavants et affamés.

Légère entorse aux classiques du film d'horreur cependant, pour rendre l'exercice plus proche d'une réponse à une épidémie conventionnelle : on ne soigne pas un zombie en détruisant son cervau à grands coups de fusil à pompe, on l'emmène sous une douche de décontamination (en évitant bien sûr de se faire dévorer).

Le débriefing donnera les résultats de l'exercice et les points d'amélioration possible pour le comté, mais en attendant plusieurs autres d'agences sont déjà intéressées par l'organisation d'entraînements similaires.

Et comme le fait remarquer un officiel : "Si vous êtes préparé à une invasion de zombies, vous êtes préparé a à peu près n'importe quoi !". Je ne vois pas qui oserait le contredire.


mardi 11 octobre 2011

Drugs, Dogs & Clones

C'est un fait largement reconnu : les chiens ont du flair. Et ce flair peut-être utile aux humains. Qu'il s'agisse pour Tintin de suivre la piste de Tchang enlevé par d'odieux malfaiteurs, ou pour des douaniers de passer en revue les bagages des passagers d'un vol à la recherche d'héroïne, rien ne vaut l'odorat d'un chien.


toppies
Le problème reste le prix d'un animal qualifié. Le chien doit d'abord posséder de bonnes prédispositions génétiques et doit en plus suivre un entraînement particulier, long et coûteux, le problème étant qu'il n'est pas possible d'être certain de la compétence d'un animal avant de l'avoir entraîné -et de le voir échouer.

Jusqu'ici les chiens naturellement doués pour la chasse aux explosifs, à la drogue ou au Rastapopoulos sont sélectionné par des méthodes d'élevages, qui consistent grosso-modo à croiser des chiens à bons flairs, en espérant obtenir ainsi des chiens à bons flairs. D'autres paramètres sont bien sûr à prendre en compte et la science de l'élevage ne s'improvise pas, mais les résultats restent malgré tout soumis à un nombre certain d'aléas : la nature aime la diversité et n'hésite pas à venir foutre la merde taquiner les apprentis Mendel et les résultats de ces chiens au tests sont loin d'être garantis.

"Jusqu'ici", parce que depuis 2007 l'Université Nationale de Séoul (en Corée du Sud, je précise pour les ignares du fond) finance un projet visant au clonage de chiens renifleurs, utilisés notamment dans les aéroports pour la recherche de drogue. Conduit notamment par Byeong-Chun Lee, expert en clonage canin, ce projet a conduit à la naissance de sept petits Labradors, surnommés "Toppies" pour "Tomorrow Puppies", et dont le génome est une copie de celui de Chase, chien de sécurité plusieurs fois primé. Le projet est une réussite totale, puisque les sept chiots ont passé avec succès les tests leur octroyant la qualité de sniffeurs de drogues (pun very much intended). Pour comparaison, les taux de réussite à ces tests sont en moyenne de 10% (avec de fortes variations selon les endroits). Au niveau du prix, l'entraînement d'un chien revient à $40.000 (d'où une moyenne de $400.000 par chien effectivement utilisable, toujours pour ceux du fond), alors que le clonage de chaque chiot a coûté environ $100.000. Même en ajoutant les frais d'entraînement, on voit immédiatement l'énorme avantage financier de cette méthode.




Le clonage canin est un domaine encore jeune : les premiers succès ont eu lieu en 2005, en Corée du Sud justement, sous l'égide du professeur Byeong-Chun Lee qui a depuis cloné des douzaines de chiens et une poignée de loups gris, espèce en voie de disparition en Corée. Pour ceux qui se poseraient la question, oui, il a aussi cloné des chiots lumineux. Comme je l'expliquais précédemment, c'est un peu le "Hello, world!" de la génétique.


mardi 20 septembre 2011

PETA porn site coming soon !

Vous connaissez sans doute - au moins de nom - l'association People for the Ethical Treatment of Animals, ou PETA en abrégée. Cette association qui s'est donné pour but d'abolir toute souffrance animale s'est en effet rendue célèbre par ses opérations coup de poing, comme des arrosages de peinture rouge de personnalités portant de la fourrure, et ses campagnes de sensibilisation provocantes, qui lui ont d'ailleurs valu l'inimité d'un certain nombre d'organisations féministes.




Ces joyeux allumés (oui, je trouve qu'essayer de convaincre les gens d'abandonner la consommation de viande ou de poisson au nom de l'égalité avec les animaux est loufoque au mieux, stupide et dangereuse au pire) viennent donc de trouver un nouveau moyen de faire parler d'eux.







Alors que les noms de domaines en .xxx viennent d'être lancés par l'ICANN pour le référencement de contenus pornographiques - et provoquent un tollé, de la part des responsables de sites pornographiques qui ne veulent pas être trop facilement filtrés, et de la part des autres administrateurs qui vont devoir réserver de nouveaux noms de domaines s'il veulent éviter l'apparition de sites porno au nom de leur marque - la plupart des entreprises et ONG s'empressent de racheter les noms de domaines qui leur sont apparentés. peta.xxx a bien entendu fait parti du lot, sauf qu'eux se sont dit qu'ils allaient effectivement l'utiliser. Et c'est ainsi que des portes-paroles viennent d'annoncer le lancement à venir d'un site "mêlant du contenu pornographique et des images de maltraitance animales".

Apparemment personne de chez eux ne s'est posé la question de savoir si le mélange ne risquait pas d'entraîner quelques déviances. En attendant les amateurs d'animals snuff movies savent où aller.

mardi 13 septembre 2011

Glow cat iz curing HIV, brb

Non, ce n'est pas un chaton japonais, irradié ou maltraité au stabilo pour une émission culturelle quelconque. Ces chatons brillants sont le résultat d'un expérience génétique menée par Éric Poeschla, virologiste moléculaire à la fameuse clinique Mayo tant vantée par Obama comme le modèle à suivre en matière de soins derniers cris.

Faire briller d'une lumière glauque un sujet d'expérience est un peu le "Hello, world!" du généticien face à une nouvelle espèce animale : un passage quasi-obligé, qui présente notamment l'avantage d'un résultat sans ambiguïté. Et c'est bien ce qui était cherché ici.

Si vous avez lu jusqu'ici avec attention, vous aurez peut-être noté avec étonnement la profession du docteur Poeschla : "Pourquoi diantre un virologiste moléculaire s'amuse-t-il à fabriquer des chatons phosphorescent ?" devez-vous alors vous demander. Eh bien il cherche un moyen de combattre le SIDA.

Les chats sont en effet sujet à leur propre version du virus d'immunodéficience, le VIF (pour Féline), qui est connu pour être remarquablement similaire au VIH, mais malgré tout intransmissible à l'homme. L'étude du VIF promet donc des pistes intéressantes pour celle du VIH.

En particulier, des études on suggéré une protéine (répondant au doux nom de TRIMCype) présente notamment chez les primates qui bloquerait l'infection du VIF chez l'homme ou les singes. Et pour le vérifier, une expérience génétique permettant à des chats de synthétiser cette protéine semble aller d'elle-même. Il reste malgré tout un problème : la manipulation génétique des chats n'est pas exactement quelque chose de très répandu, encore moins maîtrisé. Comment vérifier que le seul moyen connu qui puisse fonctionner, à savoir le transfert de noyau de cellules somatiques, utilisé auparavant pour la brebis Dolly, est effectif avec les chats ?

Et voilà comment trois petits chatons brillants on vu le jour dans un laboratoire de la clinique Mayo, preuve vivante que le clonage thérapeutique fonctionne pour les chats - et fonctionne même plutôt bien, puisqu'il s'agit d'un taux de réussite de 27% (3 chatons vivants sur 11 embryons au départ), à comparer aux 3% habituels pour cette technique.

Bien entendu, les chercheurs ne se sont pas arrêtés en si bon chemin, et ils ont ensuite pu vérifier que l'implantation des gènes de la TRIMCype rendait effectivement les chats au moins partiellement résistants au VIF (article disponible derrière un paywall, ici)

L'avancée est donc double, et en plus de participer à une meilleure compréhension du virus provoquant le SIDA les chats sont promus à un brillant avenir de souris de laboratoire; que ce soit pour l'étude du VIF/VIH ou d'autres questions irrésolues sur le fonctionnement du cortex visuel (qui est apparemment plus proche de celui des humains que ne l'est celui des souris).

Mais surtout, surtout... une fois que les scientifiques en auront fini, on pourra espérer des chats phosphorescents de compagnie ! ♥ Awwwww ♥ Trop choupi !