mercredi 12 octobre 2011

Pads in the craddle

Une brève pour signaler quelques statistiques intéressantes relatives au jeu vidéo et publiées par le NPD Group.

Le nombre d'enfants entre 2 et 5 ans jouant à des jeux vidéos a augmenté de 17% en deux ans et constitue le groupe démographique en plus grande expansion.

Plus généralement, le nombre de jeunes âgés de 2 à 17 ans jouant à des jeux vidéos a augmenté de 12,68% depuis 2009, à mettre en relation avec l'augmentation relative de la population qui n'a été que de 1,54%.

Nintendo sixty foooooour !

Alors que l'industrie s'est plutôt concentrée ces dernières années sur les joueurs et joueuses plus âgés (notamment à travers l'explosion du casual gaming), les joueurs de moins de 18 ans représenteraient toujours quelques 44% des ventes.

Et alors que l'analyste Anita Frazier conclut qu'il s'agit d' "un segment de marché vital pour l'industrie du jeu", je me demande à quoi ressemblent les demeurés de parents qui laissent leurs enfants en bas âge toucher à des jeux vidéos.


M'enfin je dois déjà être un vieux con, c'est sans doute l'idée de me faire fragger par un gamin qui m'angoisse. Et puis, c'est moins cher qu'une nourrice.

mardi 11 octobre 2011

Drugs, Dogs & Clones

C'est un fait largement reconnu : les chiens ont du flair. Et ce flair peut-être utile aux humains. Qu'il s'agisse pour Tintin de suivre la piste de Tchang enlevé par d'odieux malfaiteurs, ou pour des douaniers de passer en revue les bagages des passagers d'un vol à la recherche d'héroïne, rien ne vaut l'odorat d'un chien.


toppies
Le problème reste le prix d'un animal qualifié. Le chien doit d'abord posséder de bonnes prédispositions génétiques et doit en plus suivre un entraînement particulier, long et coûteux, le problème étant qu'il n'est pas possible d'être certain de la compétence d'un animal avant de l'avoir entraîné -et de le voir échouer.

Jusqu'ici les chiens naturellement doués pour la chasse aux explosifs, à la drogue ou au Rastapopoulos sont sélectionné par des méthodes d'élevages, qui consistent grosso-modo à croiser des chiens à bons flairs, en espérant obtenir ainsi des chiens à bons flairs. D'autres paramètres sont bien sûr à prendre en compte et la science de l'élevage ne s'improvise pas, mais les résultats restent malgré tout soumis à un nombre certain d'aléas : la nature aime la diversité et n'hésite pas à venir foutre la merde taquiner les apprentis Mendel et les résultats de ces chiens au tests sont loin d'être garantis.

"Jusqu'ici", parce que depuis 2007 l'Université Nationale de Séoul (en Corée du Sud, je précise pour les ignares du fond) finance un projet visant au clonage de chiens renifleurs, utilisés notamment dans les aéroports pour la recherche de drogue. Conduit notamment par Byeong-Chun Lee, expert en clonage canin, ce projet a conduit à la naissance de sept petits Labradors, surnommés "Toppies" pour "Tomorrow Puppies", et dont le génome est une copie de celui de Chase, chien de sécurité plusieurs fois primé. Le projet est une réussite totale, puisque les sept chiots ont passé avec succès les tests leur octroyant la qualité de sniffeurs de drogues (pun very much intended). Pour comparaison, les taux de réussite à ces tests sont en moyenne de 10% (avec de fortes variations selon les endroits). Au niveau du prix, l'entraînement d'un chien revient à $40.000 (d'où une moyenne de $400.000 par chien effectivement utilisable, toujours pour ceux du fond), alors que le clonage de chaque chiot a coûté environ $100.000. Même en ajoutant les frais d'entraînement, on voit immédiatement l'énorme avantage financier de cette méthode.




Le clonage canin est un domaine encore jeune : les premiers succès ont eu lieu en 2005, en Corée du Sud justement, sous l'égide du professeur Byeong-Chun Lee qui a depuis cloné des douzaines de chiens et une poignée de loups gris, espèce en voie de disparition en Corée. Pour ceux qui se poseraient la question, oui, il a aussi cloné des chiots lumineux. Comme je l'expliquais précédemment, c'est un peu le "Hello, world!" de la génétique.


vendredi 7 octobre 2011

When the levee breaks, wrap it up !

Dans les news insolites, la lutte contre les nondations sévissant actuellement en Thaïlande est organisée avec un grand sérieux par le gouvernement qui procède, en plus du ravitaillement usuel, à un largage héliporté de caisses de... préservatifs.

Comme l'a expiqué un responsable de l'Institut des urgences médicales de Thaïlande :
Les volontaires locaux nous ont dit que les villageois ne savaient pas quoi faire pendant les inondations, donc pour éviter un baby-boom, nous avons ajouté des préservatifs
C'est donc ça qu'on appelle de la realpolitik ?

Sur une note plus sérieuse : ces inondations sont les plus graves que le pays ait connu depuis plusieurs décennies et on déjà entraîné la mort d'au moins 200 personnes.

En plus des caisses de condoms, 10 000 soldats de l'armée régulière ont été déployés comme moyen ultime de contraception.

Une pluie de préservatifs

Google Store name is Chrome Zone

De la même manière que les Apple Store permettent à Apple de faire tester à ses potentiels clients ses produits afin de mieux les convaincre, Google a décidé de suivre cette voie à l'occasion de la sortie du chromebook, un notebook tournant sous ChromeOS, système d'exploitation développé par Google et assez particulier puisque dédié au surf et aux applications web : toute l'interaction avec le système se passe au sein d'un navigateur; idéalement les fichiers sont enregistrés en ligne de manière à être disponibles partout (modulo une connexion internet) et les applications tournent sur des serveurs distants, l'ordinateur n'agissant que comme un terminal.


A Chrome Zone, a pop-up station for using Google Chromebooks, in the Virgin America terminal at San Francisco International Airport.
Une Chrome Zone à l'aéroport international de San Francisco
Contrairement à Apple toutefois, ces boutiques, appelées Chrome Zones, sont à vocation temporaire avant tout et ne doivent servir qu'à présenter et familiariser les utilisateurs avec cette nouvelle façon d'utiliser un ordinateur.

Déployées dans des aéroports ou des hôtels, ces Chrome Zone ne devraient rester disponible qu'aux Etats-Unis pour l'instant.

Au sujet de ChromeOS, les avis sont pour l'instant mitigés parmi les technophiles. D'un autre côté, les avis des technophiles sont aussi mitigés au sujet de l'iPhone, ce sera donc aux utilisateurs lambda de juger par eux-même.

HP Touchpad and Android difficult marriage


Vous en avez sûrement entendu parler, en décidant il y a maintenant quelques mois de se retirer du marché des ordinateurs personnels et des tablettes tactiles, HP en a profité pour brader son Touchpad à $99 au lieu de $399. S'en est suivi une ruée des consommateurs (à laquelle je n'ai malheureusement pas pu participer) avides d'une tablette de qualité à bas prix - ou avides d'une revente facile sur eBay...


Cette tablette fonctionne sous un OS développé par HP et appelé WebOS. De qualité équivalentes aux ténors du milieu, la maintenance de ce système d'exploitation risque cependant fort d'être abandonnée par HP en même temps que ses tablettes, sans compter le nombre plutôt restreints d'applications compatibles disponible.

C'est pourquoi une communauté active de hackers s'emploie à faire tourner une ROM Android (le CyanogenMod est donné grand favori après l'abandon de la Touchdroid Team suite à une sombre histoire de vol de code) sur le Touchpad, avec plus ou moins de succès (aux dernières nouvelles le wifi marchait à peu près correctement).


Sauf que certains clients ayant reçu tardivement la tablette qu'ils avaient commandé (sur ebay par exemple) ont eu la surprise lors de l'allumage de se retrouver face à un système Android fonctionnel !

La thèse de la tablette flashée avec une ROM custom avant d'être revendue par un hacker un peu tête en l'air ne tient pas, puisque la version d'Android sur les tablettes fonctionne beaucoup mieux que les versions de test en cours de développement par les communautés de modeurs. Ceux-ci se sont donc retournés vers HP pour des explications - et du code source.

Android étant un système -en partie- opensource, HP est en effet tenu par la licence de rendre publique le code correspondant. Sauf qu'HP estime lui n'avoir jamais autorisé la vente de son Touchpad sous Android (et les plus attentifs notent que l'entreprise ne dément pas qu'une version fonctionnelle d'Android pour Touchpad existe), et demande aux utilisateurs ayant reçu ce genre de tablettes de se faire connaître, vraisemblablement pour identifier la ou les personnes à l'origine de la fuite.

Bref... des communautés open-source, une grosse boîte privée, du drama, je vous conseille d'ajouter du pop-corn en attendant la suite du feuilleton.

samedi 1 octobre 2011

Nuts and bolts of quantum computing

Un ordinateur quantique !
Alors que les limites physiques au nombre de semi-conducteurs par centimètre carré qu'il est possible de placer sur une carte de silicium s'approche inexorablement, les scientifiques explorent de nouvelles voies pour les algorithmes de demain. Parmi celles-ci la plus médiatisée est sans nulle doute celle de l'ordinateur quantique.


L'informatique quantique utilise des propriétés (très) particulières de la matière (/des particules/des ondes/de l'énergie, rayez les mentions inutiles) prise à l'échelle microscopique.

Et généralement les connaissances sur ce domaine s'arrêtent là, à moins de s'y intéresser particulièrement. Éventuellement  des vagues souvenirs de chats allemands morts-vivants, de qubits (ou comment faire mourir de rire une classe de collégiens sans efforts) ou d'indéterminations s'entrecroisent, plus quelques gros titres, tels que : "Une fois que c'est au point, RSA c'est fini et il faut réinventer toute la crypto !" ou autres remarques du même acabit.


Michael Nielsen, en 2011
En attendant que le domaine soit au point, justement (au dernières nouvelles des scientifiques avaient réussi à factoriser 16 en 3 secondes à peine mais l'étape suivante, 17, semblait les retenir), il peut donc être bon de s'informer plus précisément sur les outils, les promesses et les résultats de cette matière encore naissante et déjà fascinante. Et à cet effet, le docteur en physique Michael Nielsen, pionnier de l'informatique quantique et co-auteur d'une référence en la matière, mais aussi fervent défenseur de l'Open Science (de la recherche scientifique conduite par l'esprit de partage et d'ouverture du logiciel libre) vient de publier sur YouTube et son blog une série d'une vingtaine de courtes vidéos (de 5 à 15 minutes chacune) pouvant faire office de cours d'introduction à l'informatique quantique.



Inspiré dans son approche par les cours de la Kahn Academy, dont j'ai déjà eu l'occasion de vous parler, Michael Nielsen précise que ses vidéos concernent la théorie de l'information quantique, pas l'implémentation physique, et qu'elles donnent un aperçu des rouages de cette théorie, pas une vue d'ensemble ni ce qu'il est possible d'en faire.

Un bon cours pour bien démarrer le sujet, il ne reste plus qu'à s'y mettre !